Sort aujourd’hui le premier livre en France et dans l’espace francophone sur les Legal Operations, cette nouvelle fonction que nous voyons s’installer progressivement dans les directions juridiques
Emilie Calame est l’auteure de cet ouvrage « Legal Opérations : efficience, process, digitalisation et intelligence artificielle au sein des directions juridiques » qui présente tant les origines, l'émergence et l'essor de la fonction de legal ops que des bonnes pratiques, des outils et des témoignages.
Qu’est-ce qu’un legal ops ?
Emilie Calame : « Le legal Ops optimise la direction juridique, il est chargé de simplifier le quotidien des juristes en résolvant les problématiques relatives à la gestion de la direction juridique, d’améliorer le niveau de service fourni aux clients internes et de maîtriser les dépenses de fonctionnement du service juridique. Dès lors que la direction juridique est une business unit de l’entreprise comme les autres, elle doit être efficace. La numérisation de la direction juridique est l’un de ses chantiers clés, et avec les smart contracts et l’IA, cela ne va pas s’arrêter ! C’est une fonction pluridisciplinaire. »
Pourquoi implémenter un Legal Ops ? où et quand ?
« En fait, toutes les directions juridiques. Dans toutes les entreprises : de la start up à la licorne, de la PME aux ETi, et bien sur les grands groupes ou les sociétés cotées. Et même les cabinets d’avocats ! Les moments eux aussi sont variés : quand l’équipe atteint un certain seuil ou à la création de la direction juridique ; quand la société évolue lors d’une levée de fonds, d’une entrée en bourse, ou d’une opération de croissance externe ; quand un projet technologique s’impose (CLM ou IA) ; quand un intermédiaire entre juristes et opérationnels s’impose… autant de bonnes raisons…
Le manque de temps des juristes, le manque de connaissance technique, notamment sur le digital ou l’organisation, le manque de visibilité sur la technologie est sans doute le plus évident et celui qui pèse le plus, permettre aux juristes de rester focus sur leur cœur de métier, le droit, ou permettre au Directeur juridique de ne pas s’encombrer avec des questions pratiques, il y a beaucoup de raisons qui rendent les legal ops utiles et nécessaires dans une structure. Et puis, cela peut permettre aux membres de la direction juridique d’évoluer vers d’autres activités que le droit pur dans la direction : si un juriste souhaite exprimer des soft skills comme la gestion de projet, la conduite du changement, la communication, le legal design… l’évolution vers legal ops est évidente. »
Pourquoi ce livre ?
« Je crois qu’il fallait tout à la fois faire l’histoire de ce nouveau métier et l’expliciter, notamment en expliquant son activité, sa place dans la direction juridique, ses missions, ses outils, son éco système. Et puis le sortir du concept en parlant concret : le livre est aussi un guide pratique : il parle de ce que fait réellement, au quotidien, le legal ops et il aborde beaucoup de ses actions très matérielles comme le legal design, les CLM, les données, l’IA… Un métier qui va offrir de nouvelles opportunités aux professionnels du droit. »