Linklaters : nouveau rapport "Agribusiness en Afrique subsaharienne"

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Linklaters publie un nouveau rapport "Agribusiness en Afrique subsaharienne" selon lequel la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Nigéria forment le trio de tête des pays où il faut investir.

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Le rapport AIM (Agribusiness Investment Matrix) Africa de Linklaters s’adresse aux investisseurs et analyse les opportunités dans le secteur de l’agribusiness dans 21 pays d’Afrique subsaharienne en les classant selon quatre critères différents : attractivité, cadre réglementaire, environnement et infrastructure du secteur agribusiness. Une fois pondérées, ces quatre catégories donnent lieu à l’établissement d’un index global. La Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Nigéria, le Rwanda et le Botswana arrivent en tête des pays avec les meilleures opportunités d’investissement.

Selon la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), près de 60% des terres arables sous- ou non-cultivées, se situent en Afrique où 240 millions d’hectares arables ne sont pas valorisés.

Dans le même temps, nous assistons à une véritable « ruée vers la terre » dopée par une classe moyenne en plein essor et dont les besoins alimentaires se modifient avec, par exemple, un régime alimentaire incluant de plus en plus de viande. Par ailleurs, les inquiétudes liées à la sécurité alimentaire amènent de nouveaux types d’investisseurs à s’intéresser à de larges portions de terres et les chaînes de distribution de plus en plus globalisées connectent plus efficacement les producteurs locaux avec les exportateurs et leurs marchés finaux.

Cette conjoncture très positive, permet d’espérer des développements extrêmement porteurs pour le marché des actifs agricoles qui n’ont d’ailleurs pas échappés aux investisseurs. Pourtant, une seule approche uniformisée serait insuffisante pour déverrouiller le potentiel de l’agribusiness en Afrique subsaharienne.

Il apparaît nécessaire de prendre en compte, au-delà de la taille du secteur agricole (qui ne peut à elle seule témoigner du dynamisme et du potentiel des marchés), d’autres facteurs pour décliner différents types d’investissements adaptés à l’environnement réglementaire, économique ou infrastructurel de chaque pays. D’ailleurs, le fait que parmi les cinq premières économies en termes de taille du secteur agricole figurent l’Angola et la République Démocratique du Congo (RDC), deux pays qui ont récemment connu des conflits suivis de périodes d’instabilité, souligne la nécessité d’adopter une vision plus nuancée des opportunités dans cette région.

Les conclusions de ce rapport mettent en évidence trois principales typologies d’opportunités :

Fertile Grounds : pays dotés d’un puissant secteur agricole

Pour les investisseurs intéressés par des pays au secteur agricole solide et éprouvé, Fertile Grounds se concentre sur la taille et la priorité donnée au secteur agricole, le régime foncier et l’ouverture aux investissements étrangers (FDI) ; c’est par exemple le cas du Cameroun et du Nigeria.

Pour trois des cinq premiers pays dans la catégorie Fertile Grounds (l’Ethiopie, la Côté d’Ivoire et le Rwanda), le secteur agricole est le premier contributeur au PIB. Selon les données de la Banque Mondiale pour 2012-2013, le secteur agricole du Nigéria a généré plus de $56 milliards, devançant largement les autres leaders régionaux ($8.5 milliards pour l’Ethiopie, $5.7 pour l’Angola, $5.6 pour la Tanzanie et $5.1 pour la RDC).

Cependant, la taille du secteur agricole, bien que facteur déterminant, ne peut à elle seule, garantir un retour sur investissement. La possibilité d’acquérir et de sécuriser des terres cultivables, des politiques favorables aux FDI et l’importance du secteur agricole sont des éléments centraux pour déterminer, parmi les marchés existants, ceux qui offrent les meilleures opportunités.

Reliable Harvests : marchés et environnement réglementaire matures

La section Reliable Harvests s’attache à examiner les pays qui offrent au secteur de l’agribusiness et à ses investisseurs un cadre réglementaire solide et indépendant, des perspectives macroéconomiques positives, un système politique stabilisé et un climat transparent et business-friendly.

Pendant longtemps, les investisseurs ont considéré l’Afrique subsaharienne comme un marché-frontière. Son environnement est en train d’évoluer, tiré par des pays dont le cadre réglementaire et économique est en pleine progression. D’après nos recherches, avec un total d’investissements étrangers avoisinant les $160 millions en 2013, le Rwanda se classe en 2ème position des pays les plus propices aux affaires dans le secteur agribusiness. Notre classement Reliable Harvests reflète ces perspectives économiques favorables en classant le Rwanda en première position, suivi du Botswana et du Ghana.

L’évolution de la croissance du PIB est un indice permettant d’identifier avec précision les pays dont le climat économique s’améliore ou présente des signes d’amélioration dans un futur proche. C’est le cas par exemple du Nigéria, du Ghana ou du Cameroun, qui, malgré quelques baisses significatives, ont réussi à établir récemment des tendances haussières. D’autres pays, comme l’Ethiopie ou le Liberia, ont pu bénéficier de plus longues périodes de croissance soutenue avec notamment une augmentation du PIB par habitant (exprimé en parité de pouvoir d'achat) de plus de 5% par an depuis 2005.

Enfin, la concentration des exportations constitue un autre indicateur-clé de la santé économique d’un marché. De nombreuses économies subsahariennes qui dépendent encore largement d’une seule ressource, en général naturellement abondante et principalement destinée à l’exportation (cash crops), commencent à diversifier leur offre afin de sécuriser les échanges futurs. La Tanzanie est un bon exemple de cette démarche de diversification à l’export avec sa stratégie de production et de transformation de cash crops comme le café, le thé, les noix de cajou, le sucre et le coton. Le pays concentre également ses investissements publics dans les infrastructures et les réseaux économiques régionaux tout en développant le tourisme et l’exploitation de ressources naturelles minérales et gazières.

Shoots of Growth : opportunités émergentes

La dernière section du rapport s’intéresse aux pays en mesure de développer rapidement leur secteur agribusiness actuellement sous-développé en mettant plus rapidement leurs productions sur le marché. Ces facteurs de croissance incluent notamment l’environnement de l’agribusiness (telles que la disponibilité des terrains et les conditions climatiques), la productivité du secteur et la capacité de diversification des cultures et les infrastructures existantes.

L’indicateur le plus évident reste la surface de terrains arables disponibles dans un pays. Avec 72 millions d’hectares, le Nigéria arrive en première position dans ce domaine, suivi par l’Angola et ses presque 60 millions d’hectares. L’étude des possibilités de transformation structurelle et des rendements par hectare permet de mieux apprécier la capacité d’un pays à améliorer sa productivité ou la valeur de ses exportations. Le Nigéria présente une valeur ajoutée agricole par travailleur de $4 575 tandis qu’au Malawi elle ne s’élève qu’à $221. En Côte d’Ivoire, la grande qualité des techniques agricoles permet un rendement de plus de trois tonnes à l’hectare (quasiment le double de la moyenne observée sur les 21 pays de l’étude et presque 10 fois plus que la Namibie, considérablement plus aride).

Les infrastructures logistiques constituent également un indicateur critique dans le secteur de l’agribusiness, pour accéder aux marchés extérieurs qui proposent généralement de meilleurs termes commerciaux que les marchés domestiques. Dans ce cadre, les infrastructures électriques notamment, conservent un impact central dans la transformation et la préservation des produits alimentaires. L’Ethiopie par exemple, a mis en place une ambitieuse stratégie afin d’atteindre une capacité totale de 37 000 mégawatts (MWs) (pour une capacité actuelle de 2 000 MWs) avec l’objectif de devenir un exportateur majeur d’électricité d’ici 2037.

Conclusion : Une évolution multifacettes qui crée des opportunités sans précédent

L’Afrique subsaharienne dispose d’un énorme potentiel, pas seulement pour produire les ressources qui lui sont nécessaires ainsi qu’au reste de l’Afrique mais également pour devenir un acteur absolument incontournable au niveau global, tant dans le secteur très profitable des cash crops que de l’élevage de bétail à viande. Chaque pays présente des défis individuels mais la tendance globale tend vers un environnement réglementaire stable et mature. Par ailleurs, des programmes ambitieux conçus pour optimiser la production, faciliter le commerce et encourager les investissements étrangers alimentent un changement vers une agriculture commerciale durable, attirant des investissements à plus grande échelle.

Le rapport AIM (Agribusiness Investment Matrix) Africa de Linklaters conclut en développant cinq grandes tendances :

- Le développement continu de l’environnement réglementaire ;
- L’augmentation des investissements via des financements alternatifs ;
- Une plus grande diversification des économies ;
- Une implication plus forte des acteurs africains sur le marché des obligations ;
- Et une intensification des investissements inter-régionaux.


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