La France chute de cinq places dans le classement mondial de la perception de la corruption en 2024

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Pour la première fois, la France est classée parmi les pays « risquant de perdre le contrôle de la corruption » par Transparency International.

La publication de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2024 par Transparency International révèle une dégradation alarmante et inédite de la situation française. La France perd cinq places dans le classement mondial, tombant à la 25ᵉ position, dix rangs derrière l’Allemagne. Cette baisse est sans précédent depuis la création de l’indice en 1995, alors que la place de la France stagnait depuis dix ans. Pour la première fois, la France est classée parmi ceux « risquant de perdre le contrôle de la corruption » par Transparency International.

Depuis 2017, 26 ministres ont été impliqués dans des affaires politico-judiciaires rappelle l'ONG. Selon elle, la mise en examen récente de figures clés du gouvernement – Alexandre Kohler, Rachida Dati, Philippe Tabarot et Aurore Bergé – traduit l’affaiblissement des principes d’exemplarité au sein de l’éxécutif.

« Le recul alarmant de la France dans le classement IPC reflète l’abandon, par l’exécutif et plus généralement par l’ensemble des partis, du combat contre les atteintes à la probité et la corruption. Emmanuel Macron avait ouvert son premier quinquennat en faisant de la moralisation de la vie publique une de ses priorités, sept ans plus tard, le constat est amer », explique Florent Clouet – Délégué général de Transparency International France.

Transparency International évoque également la multiplication des conflits d’intérêts entre l’État et les lobbies qui fragilise l’action publique et renforce la défiance des citoyens. 

Pour répondre à cette crise, l'association « exhorte le gouvernement français à prendre d’urgence des mesures transpartisanes dans la lutte contre la corruption et les atteintes à la probité ».

Dans cette perspective, Transparency International préconise « d'obliger les parlementaires, les membres de l’exécutif et leurs conseillers à rendre publics leurs rendez-vous avec les groupes d’intérêt », de « mettre en place un contrôle continu des comptes de campagne », d'« étendre les pouvoirs de contrôle de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques » et recommande un « renforcement des moyens du Parquet National Financier ».