Selon une étude du cabinet Baker & McKenzie, les opérations de fusions-acquisitions et d’introductions en Bourse au niveau mondial vont s’accélérer jusqu’à fin 2017.
En collaboration avec Oxford Economics, le cabinet d’avocats d’affaires international Baker & McKenzie publie ce jour une étude intitulée « Global Transactions Forecast » qui prévoit une accélération de l’activité de fusions-acquisitions et d’introductions en Bourse d’ici à fin 2017. La France profitera de cette tendance et connaîtra en 2017 un pic de ses activités de fusions-acquisitions avec 90,4 milliards de dollars et d’introductions en Bourse avec 5,8 milliards de dollars.
Une tendance mondiale qui s’explique par plusieurs facteurs
Selon les prévisions de Baker & McKenzie, la valeur totale des opérations de fusions-acquisitions devrait progresser de plus de 25% entre 2015 et 2017 pour atteindre 3 400 milliards de dollars. Les introductions en Bourse vont connaître le même dynamisme avec toutefois une domination des opérations domestiques sur les opérations transfrontalières (233 milliards de dollars contre 89,7 milliards de dollars en 2017).
Ce regain entre 2015 et 2017 s’explique par plusieurs facteurs :
- La croissance économique globale qui devrait s’accélérer et se maintenir à un taux moyen de 2,9% sur les trois prochaines années contre 2,5% depuis 2012
- Des taux d’intérêts bas aux Etats-Unis, en Europe et au Japon grâce à une politique monétaire accommodante des banques centrales
- Un dollar fort qui va encourager les entreprises américaines à mener des opérations de fusions-acquisitions transfrontalières notamment en Europe
- Un prix bas du pétrole qui devrait stimuler les économies importatrices de pétrole
- D’importantes réformes structurelles dans des pays tels que l’Inde, le Nigéria ou le Mexique
La France bénéficie de la reprise mais souffre toujours d’un manque d’attractivité
En 2017, l’activité de fusions-acquisitions en France s’élèvera à 90,4 milliards de dollars contre 65,4 milliards de dollars en 2015 et 74,7 milliards de dollars en 2016. A titre de comparaison en 2017, le Royaume-Uni et l’Allemagne atteindront respectivement 265,4 milliards et 119,3 milliards de dollars.
Ce total, qui tranche avec les années post-crise, reste toutefois éloigné du niveau record d’avant-crise (années 2007-2008 avec environ 140 milliards de dollars). En volume, 2017 devrait également être une année charnière avec 2 624 opérations, par rapport aux 2 019 transactions recensées en 2015 et 2 227 opérations en 2016.
Cette reprise est due, en valeur, aux opérations transfrontalières et domestiques dans une proportion sensiblement égale. Toutefois, en volume, les opérations domestiques représentent environ 75% du nombre d’opérations, soit un montant moyen d’opération bien inférieur à celui des opérations transfrontalières. Ainsi en 2017, il devrait y avoir 2 065 opérations domestiques pour un montant de 44,9 milliards de dollars et 559 opérations transfrontalières pour un montant de 45,5 milliards de dollars.
L’activité IPO devrait également atteindre un pic en 2017 en France avec un montant de 5,8 milliards de dollars, après 4,2 milliards en 2015 et 5 milliards en 2016. Cette tendance montre que la reprise des IPO, constatée depuis 2014, se confirme.
L’étude fait l’hypothèse que la fin de la politique de quantitative easing de la BCE en 2017 pourrait avoir un impact négatif en France à partir de 2018. En 2020, l’activité des fusions-acquisitions devrait alors revenir à un niveau proche de 2015 en valeur et baisser significativement en volume (1854 transactions prévues en 2020). Le montant des IPO devrait, lui, chuter de 4,2 milliards en 2015 à 1,4 milliard de dollars en 2020.
La France devra faire face à ce ralentissement avec d'autant plus de vigueur qu'elle sera en compétition avec d'autres pays en matière d'attractivité, ce que montre l'étude en attribuant un indice à chaque pays. Dominé par Hong-Kong (9,3), Singapour (8,9) et la Suisse (7,7), ce classement montre que la France ne fait pas partie des meilleurs élèves. Avec une note de 5,7 (sur 10), elle se classe au 16ème rang. La plupart des grands pays développés ont un indice supérieur à la France : le Royaume-Uni (6,8), les Etats-Unis et le Japon (6), l’Allemagne (5,9).