Le Monde du Droit a interviewé Jean-Christophe Devouge, qui a rejoint récemment le cabinet d'avocats Perchet Rontchevsky & Associés, en tant qu’associé.
Jean-Christophe Devouge conseille des sociétés cotées et non cotées, leurs conseils d’administration, leurs dirigeants ainsi que des fonds d’investissement dans le cadre d’opérations stratégiques en France et à l’étranger (notamment dans les pays émergents), pour leurs questions de gouvernance et contentieux sensibles (contentieux boursiers, conflits entre actionnaires, litiges commerciaux, enquêtes et procédures des autorités de régulation).
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Perchet Rontchevsky & Associés ?
J'avais déjà fait le grand saut, quitter un grand cabinet pour rejoindre un projet entrepreneurial, et trouvé cela très excitant. A l'époque, il était trop tôt pour que je puisse pleinement participer à la définition du projet des fondateurs et m’y inscrire durablement. Quand l'occasion s'est présentée à nouveau de participer à la création d’un cabinet, avec de grands professionnels avec lesquels j’aime travailler et dont je partage les valeurs et l'ambition, j'ai immédiatement été convaincu. Je suis très heureux d’être associé au sein de Perchet Rontchevsky & Associés, d’y apporter mon énergie et mon enthousiasme et d’intervenir dans les domaines qui me plaisent le plus : la haute expertise boursière, le M&A, le conseil aux instances de gouvernance dans les opérations complexes, et les contentieux qui ont trait à ces sujets.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
J'ai suivi une formation universitaire tant en économie qu’en droit, que j'ai complétée avec un master finance de SciencesPo. Cette formation m'a préparé à développer une vision du rôle du juriste comme celui d’un stratège dans des situations parfois indémêlables, vision que l’actualité conforte de plus en plus. Déjà primordiale, la dimension juridique est devenue plus mouvante, complexe, avec l’émergence de questions nouvelles, comme les enjeux RSE et les accélérations technologiques. Après mes études, j’ai fait mes armes chez Gide avant d’intégrer l’équipe des débuts de BDGS. A partir de 2015, j’ai rejoint Davis Polk, une référence à Wall Street, où j’ai passé cinq années très riches à l’issue desquelles je me suis senti prêt pour porter un projet entrepreneurial.
Qui vous a le plus influencé votre carrière ?
Question difficile pour un avocat : j’ai eu la chance de côtoyer de près des personnes inspirantes mais les anciennes grandes figures me parlent également. Je relis volontiers les grandes plaidoiries du passé et sur les enjeux contemporains, je suis de près celles et ceux de nos confrères qui s’expriment dans les médias ou participent, au sein de cercles d’idées, aux réflexions collectives. J’apprécie les idées non-conventionnelles et même parfois iconoclastes, à condition qu’elles reflètent une démarche rigoureuse, car c’est un privilège de notre profession que de pouvoir provoquer le débat, parfois là où nous ne sommes pas attendus, à l’opposé des effets de manches auxquels nous sommes parfois réduits. Je n’ai pas envie de choisir une personne parmi toutes celles et tous ceux qui m’ont inspiré ; d’ailleurs, les experts et les grands plaideurs que j’ai côtoyés m’ont apporté chacun des enseignements précieux tant au plan professionnel que personnel.
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?
J’en ai trois qui me viennent à l’esprit et qui peuvent illustrer l’approche « tout-terrain » du droit des affaires que je revendique. La création de la BPI d’abord, car les sujets d’intérêt général me parlent et avoir des échanges quotidiens avec des interlocuteurs de la sphère publique est souvent très enrichissant. Avoir participé à ce projet est une grande fierté, la BPI étant aujourd’hui incontournable. L’affaire Foncière de Paris, ensuite, où avec Christophe (Perchet) et Nicolas (Rontchevsky) nous avons démontré, en dépit des pronostics contraires, qu’il était possible de développer des voies procédurales nouvelles en matière boursière. Enfin et dans un tout autre registre, je garde un souvenir très vif d’un déplacement aussi express que rocambolesque, m’improvisant enquêteur incognito dans les rues de Lomé pour une opération de M&A conflictuelle dans les télécoms.
Qui conseillez-vous ?
J’ai la chance d’être impliqué en ce moment sur un dossier de place à rebondissements et qui présente tous les ingrédients qui favorisent la créativité et l’audace. Mes interlocuteurs habituels sont sinon des entreprises comme aussi des acteurs de la sphère publique, que j’accompagne sur des opérations M&A, internes ou cross-border, et des sujets de gouvernance. Je conseille également des fonds, d’abord pour les aider à appréhender l’environnement boursier, mais pas uniquement. Cette approche généraliste est un peu mon leitmotiv tant je suis convaincu qu’un avocat corporate sera d’autant plus percutant qu’il pourra capitaliser sur des expériences très différentes, tant en termes de secteurs, de géographies que de problématiques considérées, mais avec toujours le même degré d’exigence.
Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?
Imprimer une marque, un état d'esprit. Que celles et ceux qui nous sollicitent sachent qu'ils peuvent compter sur notre engagement, et sur le fait qu'ils y trouveront un conseil entier et pertinent. Que les collaborateurs et les collaboratrices qui nous rejoignent soient confiants sur le caractère unique de cette expérience, et la force qu'elle leur donnera pour être acteurs d’une aventure qui doit aussi être la leur. Dans le contexte actuel, il est bon de se rappeler que nous travaillons pour l’avenir !
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)