Le rapport « Innovation française : nos incroyables talents » de l’Institut Montaigne fait de l’investissement dans le capital humain une priorité

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Grâce à une large collecte de données et plus de 50 auditions d’acteurs privés et d’experts français et internationaux, le rapport de l’Institut Montaigne a formulé 9 recommandations ayant pour but de permettre à la France de concourir à l’émergence d’écosystèmes d’innovations résilients et performants.

Une reprise en main française

Tout en rappelant le retard de l’Europe dans le financement des start-up par rapport aux approches étasuniennes ou asiatiques, le rapport reconnaît une nette reprise en main, dès 2010, de la part de la France et de l’Europe, en général. Remédier et accélérer l’innovation : ces actions sont d’abord passées par une mobilisation accrue de fonds publics, notamment avec la création, en 2012, de la Banque publique d’investissement (Bpifrance). Avec un ensemble de moyens chiffré à 30 milliards d’euros en 2020, la Bpifrance se positionne comme acteur central du financement et de l’accompagnement des start-up.

De son côté, le label French Tech créé en 2013 a permis la création d’autres financements publics tels que la Bourse French Tech ou le fonds French Tech Accélération.

Enfin, le lancement, en 2019, des programmes French Tech Next 40 et French Tech 120 a contribué à la visibilité des réseaux associés aux start-up, de sorte que les banques commerciales et autres fonds privés ont réellement commencé à soutenir et financer les start-up innovantes.

La France compte ainsi, en 2021, plus d’une centaine d’accélérateurs et incubateurs dont Station F, ouverte à Paris en 2017, plus grand incubateur du monde et vitrine de la French Tech, contre une trentaine seulement en 2012.

Le capital humain jugé essentiel à l’innovation

Le rapport de l’Institut recense deux problématiques majeures associées à la pénurie de talents pourtant nécessaires à la croissance de cet écosystème innovant : la faible diversification des profils et la nécessité de porter les étudiants et les chercheurs vers le monde de l’entreprenariat.

Alors que les fondateurs de start-up allemands et britanniques affichent des cursus académiques plus variés tels que des formations en sciences, en mathématiques ou en droit, la majorité des fondateurs de licornes françaises sort d’une école de commerce ou d’une formation d’ingénieur généraliste. Les besoins liés à la parité et au faible taux de profils internationaux sont également un problème soulevé par l’étude.

Sur le plan de la nécessité d’associer les chercheurs, et universitaires en général, à l’innovation, l’étude note une faible culture de l’entreprenariat dans les universités françaises.

Les 9 recommandations pour y remédier

A ce titre, l’Institut Montaigne prévoit 9 mesures qui pourraient permettre de combler les lacunes associées au développement de cet environnement innovant : la création d’un « Livret Innovation » permettant d’accroître la mobilisation de fonds, la mise en place d’un exercice annuel national de détermination des besoins de compétences à 10 ans et l’adaptation en conséquence des formations de l’enseignement supérieur. Encore, l’étude recommande de doubler en 2 ans le nombre de bénéficiaires annuels des French Tech Visa et French Tech Tremplin mais aussi de favoriser l’insertion des étudiants étrangers et, plus globalement, de porter bien plus massivement les étudiants des universités vers l’entrepreneuriat.

Concernant le renforcement des liens entre la recherche et l’entreprenariat, le rapport prévoit de mettre en œuvre une politique ambitieuse de promotion et de facilitation de la création d’entreprises innovantes par les chercheurs des laboratoires publics. De même, il ambitionne de mettre en œuvre un effort financier exceptionnel visant à atteindre 5% du PIB consacré à l’enseignement supérieur et à la recherche d’ici 2030. Enfin, l’étude vente le développement d’une culture compétitive de la sélection de projets sur le modèle des comités de la DARPA américaine, en lien avec les opérateurs existants et sans création de nouvelles structures administratives.


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