Le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce a dévoilé, le mardi 19 octobre 2021, sa nouvelle édition du Baromètre des entreprises, visant à mesurer l’effet de la crise sanitaire sur le tissu entrepreneurial français au cours du troisième semestre 2021. Il en ressort deux thèmes phares : la vive reprise de l’économie et la mutation décisive de l’écosystème entrepreneurial.
Un contexte singulier pour des entreprises qui s’adaptent
Le Baromètre illustre cette vive reprise par quatre points clés constatés lors de ce troisième trimestre 2021 : un taux de marge qui demeure élevé, un investissement qui continue de progresser, des trésoreries qui préservent leur niveau record et un dynamisme entrepreneurial qui ne se dément pas.
Nonobstant la conjoncture actuelle, le rapport note une progression de plus de 24% - du 1e au 30 septembre 2021 – d’immatriculations enregistrées au RCS, par rapport à 2019. A cela il faut noter la progression de 6% au troisième trimestre 2021. La création d’entreprises individuelles est cependant moins forte qu’au début d’année.
De l’efficacité du « quoi qu’il en coûte »
Le rapport note une stabilisation du nombre de défaillances d’entreprises à un niveau historiquement bas. La protection des entreprises s’est avérée fructueuse avec seulement 4.721 ouvertures de procédures collectives enregistrées au troisième trimestre – soit une baisse de 18% d’une année sur l’autre et de plus de 46% à deux ans d’intervalle.
Néanmoins, le Baromètre explique que les nombreuses créations d’entreprises renforcent la concurrence de marchés expliquant à son tour le turnover, structurellement plus élevé, en particulier dans les secteurs à forte croissance.
Concurrence, turnover et radiation
Cette dernière constatation permet de comprendre le taux d’entreprises ayant été radiés du RCS entre le 1e juillet et le 30 septembre 2021 : 73.541 – soit une progression de plus de 22% par rapport à la même période un an plus tôt et de 21% deux ans plus tôt. Il faut toutefois noter la présence d’un taux élevé de radiations volontaires de certains dirigeants, à nouveau en progression de 23% par rapport à 2020.
L’étude évoque une certaine hétérogénéité de ces évolutions, notamment en ce qui concerne les secteurs du digital, du e-commerce ou des transports, constitués majoritairement d’entreprises individuelles pour lesquelles elle note une augmentation des radiations qui représente près du double de celles constatées précédemment, témoignant de l’adoption, par ces entreprises, de stratégies de survie et de reconversion des employés des secteurs sinistrés.
Enfin, l’étude constate une diminution générale de l’âge moyen des entreprises radiées. Pour les entreprises individuelles, cette moyenne s’élève, au troisième trimestre à 5,5 ans – soit 3 ans de moins qu’en 2020. D’ailleurs, cette radiation est spectaculaire en Corse et en Bretagne tandis que l’Ile de France et la région Grand-Est affichent des tendances négatives.