Dominique Perben, ancien ministre de la Justice, explique pourquoi il rejoint le cabinet Simon Associés. Fort de son expérience politique et institutionnelle, il ambitionne d'accompagner les entreprises et les États dans leurs projets stratégiques.
Pourquoi rejoignez-vous le cabinet Simon Associés ?
Pour une raison simple, c'est que Simon Associés est un cabinet où l'on retrouve tous les métiers. Il y a donc une capacité de travail et d'appropriation des dossiers qui est extraordinairement diverse.
Le cabinet dispose aussi d’un réseau dans une vingtaine de villes sur lequel il peut s’appuyer. C’est un atout considérable.
Compte tenu de ce que je suis susceptible d'apporter au cabinet, de mes réseaux, de ma connaissance à la fois nationale et internationale des sujets, c'est très important pour moi d'avoir un cabinet capable de répondre à toutes les demandes, toutes les sollicitations que je peux être amené à rechercher.
Par ailleurs, c'est une équipe dans laquelle j'ai quelques amis.
Ainsi, je souhaite accompagner Simon Associés dans son développement, y compris à l'international.
Comment comptez-vous les accompagner dans le développement international ?
Compte tenu de ce que j'ai pu faire auparavant en termes de médiation et d'accompagnement d'entreprises à l'étranger, en particulier sur le continent africain, je proposerai à mes interlocuteurs et aux clients éventuels les services du cabinet.
Plus personnellement, j'ai deux axes de travail : d'une part, le conseil aux entreprises en termes de stratégie d'implantation et de développement dans des pays étrangers, et d'autre part, en termes de vie publique. J'espère pouvoir apporter mon expérience et ma pratique des pouvoirs publics à des partenaires gouvernementaux étrangers, que ce soit en déontologie, en organisation des systèmes fiscaux ou en organisation des systèmes judiciaires.
Est-ce que votre expérience politique, en tant qu'ancien ministre, peut aider le cabinet dans ses développements ?
Oui, bien sûr. Pour prendre une image, je sais parler à un président de la République, à un ministre, à un parlementaire. Je sais quelles peuvent être les préoccupations des diplomates. Mine de rien, c'est beaucoup de temps gagné que d'avoir cette pratique et d'être à l'aise avec ce type d'interlocuteur.
Quels sont les principaux projets du cabinet sur lesquels vous pensez contribuer, au-delà du développement international ?
Je pense que le cabinet peut progresser dans ce que j'appelle « les affaires publiques », c'est-à-dire tout ce qui est lobbying et conseil en organisation. Je crois qu'il y a là une opportunité intéressante qui, jusqu'à présent, est peu couverte par le cabinet. Cela pourrait également être un axe de développement pertinent.
« Déjà, lorsque j'étais garde des Sceaux, j'étais favorable à l'avocat en entreprise. Les avocats d’affaires y sont favorables, mais malheureusement l'ensemble de la profession reste hésitant, ce qui, à mon avis, est une erreur stratégique majeure. »
Quel regard portez-vous sur les avocats d'affaires ?
Déjà, lorsque j'étais garde des Sceaux, j'étais favorable à l'avocat en entreprise. Les avocats d’affaires y sont favorables, mais malheureusement l'ensemble de la profession reste hésitant, ce qui, à mon avis, est une erreur stratégique majeure. Développer et améliorer la place du juriste dans le monde économique passe par le juriste d'entreprise, par l'avocat en entreprise. C'est une évidence. En France, cela renforcerait la défense de nos entreprises face à certaines pratiques internationales, notamment américaines, et ce serait un élément de modernisation.
Les avocats d'affaires sont en pointe sur la modernisation de la profession, mais cela reste un phénomène trop exclusivement parisien. Il y a un paradoxe en province : même quand des cabinets d'avocats d'affaires s'y développent, les entreprises ont tendance à se tourner vers Paris, alors qu'elles ont des compétences locales. Ayant été maire d'une ville de province, j'ai un regard particulier sur cette situation et je trouve cela dommage. La profession d'avocat en province est très différente de celle à Paris, et c'est regrettable.
« Un cabinet comme le nôtre peut vraiment aider les entreprises à aborder les marchés extérieurs. »
Et comment voyez-vous Simon Associés dans ce marché ?
La capacité à pratiquer quasiment tous les métiers est un atout intéressant. Le réseau provincial est important et, pour des raisons que j'ai évoquées, c'est une des motivations qui m'ont poussé à rejoindre le cabinet. Nous avons aussi un intérêt à développer la dimension internationale, avec une possibilité de renforcement importante.
Quels sont pour vous les défis pour les entreprises dans ce contexte international incertain ?
Un cabinet comme le nôtre peut vraiment aider les entreprises à aborder les marchés extérieurs, ce qui est toujours un défi. Les très grandes entreprises ont déjà les moyens de le faire, mais pour les entreprises moyennes ou petites, c'est beaucoup plus compliqué.
Un cabinet polyvalent comme Simon Associés peut accompagner ces entreprises à l'international, à condition de développer notre connaissance des différents marchés et de minimiser les risques dans des environnements souvent incertains. Nous vivons dans un monde instable, et il est essentiel d'accompagner les entreprises dans ces défis.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier