Serge-Antoine Tchekhoff, Foucaud Tchekhoff Pochet & Associés

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Serge-Antoine Tchekhoff - Avocat - Foucaud Tchekhoff Pochet & Associés

"Le devoir d’impertinence intellectuelle"… Et si c’était ça le secret ? Le principe fondateur d’une trajectoire réussie, en tant qu’avocat mais aussi en tant que dirigeant de cabinet.

"Vous avez le devoir de me contester". C’est ce qu’Antoine Tchekhoff dit à ses collaborateurs. "Le devoir d’impertinence est indispensable parce que nous avons besoin d’avoir en face de nous des gens qui nous challengent. Quand je donne une directive à un de mes collaborateurs, quand j’émets une idée auprès d’un de mes associés, il est très agréable de savoir que s’ils ne la contestent pas c’est parce qu’ils considèrent que c’est une bonne idée".

C’est en 1979 qu’Antoine Tchekhoff rejoint le cabinet qui devient Foucaud, Tchekhoff, Pochet & Associés. Quatre ou cinq avocats à l’époque, 45 personnes aujourd’hui. "Nous avons connu un historique de croissance calme et régulière avec un véritable noyau autour duquel les gens ont plaisir à rester agrégés".

Le management selon Antoine Tchekhoff : d’abord la recherche du consensus. "On ne prend pas de décision contre laquelle un de nos associés a un sentiment fort. Si vous adoptez une décision contre l’avis de quelqu’un vous créez les germes d’une scission plusieurs mois ou plusieurs années plus tard".

Ensuite, une croissance par agrégation de petites équipes. "Nous sommes très réticents aux formules de fusion. Nous avons été courtisés, nous en avons courtisé d’autres, mais chaque fois, nous nous sommes aperçus que les mariages de cultures différentes sont compliqués à réussir si nous voulons garder nos valeurs de convivialité et de consensus".

Enfin, le recrutement des collaborateurs très tôt dans leur carrière. "Nous avons des associés qui ont débuté chez nous comme pré-stagiaires. Nous avons pu les observer, dans des conditions pas toujours faciles pour eux, et voir ceux qui émergent".

Pour autant Antoine Tchekhoff se défend d’être le managing partner du cabinet. Le management au quotidien est donc partagé avec deux autres associés : Fabrice Lorvo et Nathalie Younan.

Antoine Tchekhoff aime bien sa structure de taille moyenne. "Curieusement nous ne sommes que 45 personnes mais malgré cela nous sommes capables de mettre en face d’un client ou d’une difficulté, des équipes beaucoup plus grandes que beaucoup de cabinets. Les grands cabinets fonctionnent de manière atomisée et travaillent par cellule. Nous, nous travaillons de manière multiforme et pluridisciplinaire, c'est-à-dire que tous les associés travaillent ensemble et avec tous les collaborateurs".

Une lame, de celles qui incisent, vite. Antoine Tchekhoff ou l’art oratoire entre argumentation et séduction, les deux formes d’influence, à l’image de celles des poli tiques qu’il apprécie.

Dans une salle attenante, plusieurs confrères extérieurs terminent la réunion qu’Antoine Tchekhoff avait quittée quelques instants plus tôt pour les besoins de l’interview. Jean Reinhart passe une tête. "Allez-y, je vous rejoins", indique Antoine Tchekhoff. L’affaire Clearstream….il est vrai que l’interview a eu lieu "le jour d’avant...". Avant le jour où le tribunal correctionnel de Paris devait rendre son jugement. Les avocats de Dominique de Villepin étaient alors réunis pour préparer cette échéance.

Il y a deux ans, c’était notamment à Antoine Tchekhoff que Dominique de Villepin avait fait appel pour préparer sa reconversion en qualité d’avocat. Il avait même été question à un moment que ce dernier s’installe dans les locaux du cabinet.

Avant lui, Pascal Clément, ancien ministre des relations avec le Parlement et par la suite Garde des Sceaux, avait été de longues années à demeure au cabinet. Il y en a eu d’autres encore.

"Frotter nos esprits à des gens formidables, émulation intellectuelle, c’est la variété de ce métier qui me fascine", raconte Antoine Tchekhoff. "J’ai autour de moi 40 avocats avec des génies différents, des problèmes différents, une façon de rire différente, dans des situations sans cesse différentes. Un jour nous avons un appel en garantie à première demande pour un émir de Dubaï, le lendemain nous avons la restructuration d’une entreprise française de province, le troisième jour le dossier pénal d’un grand homme politique … Nous côtoyons des gens auxquels nous avons accès grâce à ce métier parce que nous sommes totalement hors hiérarchie".

Il y a aussi ce besoin de joute permanente, cette recherche de l’adversaire de bonne qualité, qui fera qu’on trouvera des solutions intelligentes pour les deux clients. "On évolue dans un petit club d’avocats qui se rencontrent tout le temps, une centaine à Paris, ce qui rend la relation avec les confrères adverses confortable et agréable".

Communication, propriété littéraire et artistique, droit de la construction, droit de l’urbanisme, droit bancaire, droit du travail, l’activité du cabinet englobe tous les champs d’expertise du droit des affaires. En France, en Europe du nord, en Amérique latine, dans les pays du Golfe et bientôt dans le Maghreb. Là où Antoine Tchekhoff excelle particulièrement c’est dans la défense les intérêts des entreprises et grands groupes français dans leurs relations parfois un peu tumultueuses avec certains états étrangers, des dossiers sur mesure pour un avocat encore loin d’être blasé et peut-être pas encore tout à fait apaisé.

 

 

Axelle de Borger

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