Edouard Sarrazin, Associé, Squire Sanders

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Edouard Sarrazin, Associé, Squire SandersLe Monde du droit a interrogé Edouard Sarrazin, qui vient de rejoindre Squire Sanders en tant qu'associé.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Squire Sanders ?

Tout d’abord, il est certain que ce mouvement représente un défi qui ne peut qu’intéresser un jeune associé : créer la pratique concurrence du bureau parisien, en lien et avec le soutien de la pratique concurrence monde de Squire Sanders bien sûr. J’ai également considéré ce mouvement sous l’angle de la valeur ajoutée pour mes clients, tant au regard de l’expertise et des qualités de mes associés de la pratique concurrence monde que de celles de mes associés du bureau de Paris.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai tout d’abord exercé pendant 6 années au sein de l’équipe concurrence de Linklaters à Paris avant de rejoindre le cabinet Magenta en tant que Counsel.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

L’ensemble de mes clients dès lors que le rôle d’avocat amène à s’impliquer totalement dans la défense de leurs intérêts et à développer des relations fortes avec ces derniers qui peuvent aller au-delà du cadre professionnel.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Avoir réussi à faire sortir de la zone de risque pénal certains des employés d’un client mis en cause dans une affaire de cartel.

Quels sont vos domaines de compétences ?

En premier lieu, j’assiste mes clients dans leur appréhension des problématiques juridiques et des conséquences stratégiques issues de pratiques anticoncurrentielles, qu’ils en soient les victimes ou les auteurs, notamment dans le cadre d’affaires de cartels.
Ceci impose également de maitriser les problématiques connexes à ce type de dossiers telles que l’organisation des travaux des cabinets d’économistes et de lobbying. Je suis également familier des conséquences posées par leur nature fréquemment multi-juridictionnelle : class-actions et demandes directes de dommages et intérêts émanant de clients ou de concurrents s’estimant lésés par les pratiques sous enquête, mise en œuvre de dispositifs d’entraide judiciaire internationale liée à l’opposition de blocking statutes, responsabilité pénale des dirigeants et des employés...
Plus généralement, je conseille mes clients dans le cadre de la revue de leur politique commerciale et de la licéité de certaines des modalités de cette dernière au regard du droit de la concurrence : clauses de non-concurrence, exclusivités d’approvisionnement ou de fourniture, problématiques d’échange d’informations, pratiques abusives car débouchant sur l’éviction de concurrents ou la discrimination de clients...
Enfin, j’interviens fréquemment dans des dossiers de contrôle des concentrations, que ce soit pour notifier une transaction à l’Autorité de la concurrence ou à la Commission européenne ou pour assister des tiers contestant la licéité d’une transaction auprès des autorités de concurrence.


Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

En matière de pratiques anti-concurrentielles, on ne peut qu’être frappé par l’inflation des amendes venant sanctionner les affaires de cartel poursuivies par la Commission européenne (amende cumulée de plus 1,4 milliards dans l’affaire des écrans CRT en décembre !) ou l’Autorité de la concurrence. Et la difficulté concomitante pour les entreprises fragilisées par la crise économique à les payer…

En matière de contrôle des concentrations, l’actualité est à mon sens à venir avec la réforme prochaine par la Commission européenne de ses lignes directrices en matière de contrôle des concentrations. On parle aussi beaucoup de la notification des prises de participation minoritaire ne conférant pas le contrôle (comme cela se pratique en Allemagne). Nul doute que ces différents sujets communautaires auront des répercussions sur la politique suivie par l’Autorité de la concurrence en la matière. A garder à l’esprit également la volonté de l’Autorité de la concurrence de voir strictement appliquées ses décisions d’autorisation sous conditions, notamment en ce qui concerne le strict respect des engagements pris par les parties pour obtenir une autorisation (l’affaire Canal+/TPS, dans laquelle l’Autorité a retiré l’autorisation accordée par le Ministre avant d’autoriser à nouveau – sous le bénéfice de nouveaux engagements – l’opération illustre bien cette problématique).

Qui conseillez-vous ?

J’ai la chance de conseiller des acteurs de type ou de secteur variés : mes clients sont aussi bien des institutions financières de premier plan que des groupes industriels ou coopératifs. Je connais notamment très bien les secteurs de la santé, des produits sidérurgiques et des transports.

Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

Conserver la confiance de mes clients et faire rapidement du bureau parisien de Squire Sanders un acteur solide du droit de la concurrence en France.

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER