Malgré la profusion de cibles potentielles à valorisation attractive, les transactions de taille mondiale sont tombées à leur plus bas niveau depuis 2009, selon la dernière édition du M&A Index d’Allen & Overy.
Alors que la crise européenne perdure, le rapport révèle une augmentation du nombre d’acquisition du type loan-to-own où les acheteurs rachètent la dette d'entreprises en difficulté afin de mieux contrôler leur restructuration et mettre la main sur des actifs recherchés.
La solidité du bilan des entreprises n’a pas pu empêcher une diminution de 30% en volume et de 33% en valeur des fusions-acquisitions au premier semestre 2012 par rapport à 2011. L’Europe de l'Ouest a concentré la majorité des 960 transactions de taille importante annoncées au cours du premier semestre, avec 34 % des transactions en valeur pour 31 % aux États-Unis, 20 % en Asie-Pacifique, 7 % en Europe Centrale et de l'Est, 4 % en Amérique Latine et 1 % dans la zone Moyen-Orient/Afrique du Nord. Les États-Unis sont leaders en volume (34 %), devant l’Europe Occidentale (25 %) et l’Asie-Pacifique (23 %).
Andrew Ballheimer, co-responsable du département Corporate d'Allen & Overy au niveau mondial, fait l'analyse suivante : « Les investisseurs à travers le monde semblent tous gagnés par l'atmosphère persistante d’incertitude aux plans économique et politique malgré les fondamentaux plutôt bons des principales zones économiques. »
« Les craintes d'un nouveau ralentissement au plan mondial du fait de crise de la zone euro semblent avoir freiné tous les marchés cette année, à quelques exceptions près; pourtant, alors que la crise persiste, nous constatons une tendance visant à sauvegarder des entreprises en difficulté afin de préserver des emplois et des actifs de grande valeur. Par ailleurs, les banques allégeant leurs bilans en vendant des actifs non-essentiels ou moins performants à des fonds de dette, nous prévoyons une activité soutenue dans plusieurs secteurs, notamment l'immobilier et la distribution. »
Les principaux enseignements sur le premier semestre sont :
• Les outils juridiques et financiers permettant de réaliser des opérations de fusion-acquisition impliquant des entreprises en difficulté deviennent plus sophistiqués, ce qui conduit de plus en plus d’entreprises à mettre en œuvre des restructurations afin de sauvegarder leurs actifs de grande valeur et les emplois.
• En Argentine, au Venezuela et en Bolivie, les investisseurs se repositionnent afin de se prémunir contre les menaces d’expropriation via les nationalisations. Certains craignent également de ne pas pouvoir rapatrier la trésorerie de leurs filiales, ce qui les oblige à repenser leur modèle économique.
• Les réformes économiques et financières ont protégé la Turquie de l’exposition à la crise de la zone euro. Un nouveau programme ambitieux de privatisation, assis principalement sur l’énergie et les infrastructures, en fait une destination privilégiée pour les investissements étrangers.
• Des opérations de grande taille en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni ont suscité un certain optimisme, mais l'espoir que cela entraîne un mouvement plus général ne s'est pas concrétisé.
• Un programme très étendu de privatisations en Russie, qui devrait viser plusieurs grandes entreprises, pourrait relancer le marché dans ce pays avant la fin de l’année.