Élections au Conseil de l'Ordre de Paris : interview de Stéphanie Encinas et Stéphane Bruschini-Chaumet

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Le Monde du Droit a interrogé Stéphanie Encinas et Stéphane Bruschini-Chaumet, candidats au Conseil de l'Ordre. Les 29 novembre et 1er décembre 2022, les avocats parisiens éliront 14 nouveaux membres du Conseil de l’Ordre pour un mandat de 2023 à 2025, par binômes paritaires (une femme, un homme). 

Pourquoi vous présentez-vous ?

SE : Le Conseil de l’Ordre est un recours précieux sur lequel on peut compter à tous les moments de notre carrière d’avocat, de la formation initiale à la gestion des fins de carrières, quand tout va bien mais aussi quand tout va mal. Pour autant, quel est le constat ? Nous rencontrons tous les jours des Consœurs et Confrères qui nous expliquent se sentir éloignés de notre instance ordinale, et ce en dépit des trésors d’efforts déployés depuis dix ans pour adapter ses services et les faire connaitre. Il n’y a qu’à voir le fort taux d’abstention aux scrutins ! Ce n’est pas une fatalité pour nous. C’est ce lien que nous voulons retisser pas à pas entre notre instance et l’ensemble des avocats.

SBC : Cela fait respectivement 20 ans et 30 ans que Stéphanie et moi avons prêté serment, que nous développons nos activités respectives, nos compétences et nos équipes. Nous avons expérimenté, nous avons butté, nous nous sommes adaptés. Il est temps aujourd’hui de nous investir dans la vie de notre barreau, de prendre des responsabilités sur des sujets au cœur des préoccupations de nos Consœurs et Confrères.

C’est la première fois que nous nous présentons au suffrage de nos pairs. Folie, vous me direz ? Pas si sûr que ça. Notre Binôme fait peut-être figure d’outsider mais nos profils, nos expériences et nos complémentarités en font des atouts intéressants pour intégrer l’équipe du Conseil de l’Ordre. Nous en avons eu confirmation en côtoyant les autres binômes de candidats avec lesquels nous avons plaisir à échanger.

SE : Comme vous le savez tous, les publicistes sont peu représentés au Conseil de l’Ordre. Nous avons à cœur d’y apporter notre humble contribution. Au-delà de cette question d’équilibre, nous avons tous les deux un grand sens de l’écoute et beaucoup de pragmatisme qui nous permettront d’être les relais des Consœurs et Confrères qui ne se sentent pas suffisamment représentés ou qui parfois se sentent peu écoutés.

D’où vous est venue l’idée d’un tel binôme ?

SBC : Que ce soit nos âges, nos domaines de compétences ou nos modes d’exercice, notre candidature représente une grande partie de la profession d’avocat dans toute sa diversité : je peux vous dire que nous débattons sacrément au sein de notre binôme et nous aimons cela, car nous sommes totalement complémentaires !

SE : Léger paradoxe pour une publiciste, j’ai débuté ma carrière dans le Droit des affaires après une formation en Droit et en école de commerce. J’ai toujours aimé donner de mon temps aux autres, raison pour laquelle j’ai été avocat commis d’office pendant plusieurs années. Aujourd’hui, je suis associée du cabinet Létang Avocats reconnu en droit public et en droit de l’urbanisme. À titre personnel, je suis engagé pour soutenir bénévolement l’entrepreneuriat féminin au sein de mon école de commerce (ISC Paris).

SBC : Pour ma part, je suis à la tête de mon cabinet depuis plus de 30 ans où mes activités dominantes sont le droit du travail, de la famille et le contentieux général. Pour moi, la grandeur et la servitude de la profession d’avocat passe en particulier par l’aide juridictionnelle. Depuis mes débuts, je m’engage au quotidien pour cette cause en aidant les plus démunis de nos concitoyens. Je défends essentiellement la partie « faible » au contrat de travail, à savoir le salarié. Par ailleurs, j’ai une riche activité sociale en participant à diverses actions (banque alimentaire) dont le but est d’aider les autres.

Mais surtout, Stéphanie et moi partageons tous deux les mêmes valeurs et les mêmes exigences dans nos domaines d’intervention respectifs. Pour nous, rien ne se fait sans un maximum de confraternité.

Quelles sont les idées que vous aimeriez défendre dans le cadre de votre élection ?

SE : Si je venais de prêter serment, je m’interrogerais sans doute sur la pérennité de mon choix. C’est pourquoi je suis convaincue que nous pouvons beaucoup apporter au sein du Conseil de l’Ordre, en étant ancrés dans les réalités du terrain et en traçant un chemin pour nos jeunes Consœurs et Confrères.

SBC : Notre candidature porte trois valeurs qui nous sont chères et que nous aurons à cœur de diffuser dans les différentes commissions du Conseil de l’Ordre. Nous partageons une sensibilité toute particulière sur la transmission du savoir et l’épanouissement de nos Consœurs et Confrères. La formation des jeunes avocats, qui sont trop nombreux à quitter la profession, mais aussi des plus expérimentés d’entre nous aux techniques managériales sont, selon nous, un chantier important.

Enfin, face à l’encombrement des juridictions et à la dureté de la vie professionnelle, dans l’intérêt des justiciables tout comme celui des professionnels du droit, nous porterons la négociation raisonnée comme alternative aux rapports de forces déraisonnables.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)    

À PROPOS DES CANDIDATS

Stéphanie Encinas

Stéphanie Encinas exerce la profession d’avocat depuis 2003. Après des études de commerce (ISC Paris) et de droit, elle a été collaboratrice dans un cabinet de droit des affaires. En parallèle, elle a pratiqué la commission d’office par conviction. Elle a rejoint le cabinet Létang avocats, reconnu en droit public, dont elle est désormais associée. Elle est co-rédactrice des fascicules Aménagement commercial et cinématographique dans le jurisclasseur Lexisnexis Construction-urbanisme. Depuis 2008, elle collabore avec les pouvoirs publics et les élus dans le cadre des projets de lois et des décrets d’application portant sur l’aménagement commercial. 

Stéphane Bruschini-Chaumet

Stéphane Bruschini-Chaumet exerce depuis plus de 30 ans dans son cabinet après avoir été enseignant en droit. Il est inscrit à l’aide juridictionnelle depuis le début de sa carrière dans ses domaines de compétences, le droit du travail et le droit de la famille. Dans le même ordre d’idée, il adhère et participe à des opérations caritatives dans diverses associations (banques alimentaire par exemple). Particulièrement intéressé par l’informatique, il développe, avec l’aide d’informaticiens, des logiciels en rapport avec la profession (Tamponume par exemple).


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