Une année 2020 dynamique pour l’entrepreneuriat féminin malgré la crise sanitaire et économique

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À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Infogreffe a dévoilé les résultats de sa dernière étude sur les femmes et l’entrepreneuriat en France. Réalisée sur la base des données issues de près de 470 000 entreprises immatriculées au registre du commerce et des sociétés en 2020, celle-ci met en évidence une dynamique stable et des résultats encourageants malgré la crise et ses conséquences sur le tissu économique français.

En 2020, les femmes représentent près d’un tiers des entrepreneurs

Cette année encore, le pourcentage de femmes entrepreneures représente près d’un tiers du nombre total de porteurs de projets sur le territoire. Avec 32,1% de femmes parmi les créateurs d'entreprises en 2020, contre 32,5% en 2019, l’attrait des femmes pour l'entrepreneuriat semble connaître une dynamique stable, malgré les circonstances particulières liées à la pandémie de Covid-19.

Cette stabilité des résultats peut être analysée à la lumière des chiffres record de créations d’entreprises en 2020.... Une situation paradoxale dans un contexte de pandémie ayant conduit à un ralentissement brutal de l’activité économique pendant plusieurs mois. Alors que les crises conduisent traditionnellement à une paralysie de l'entrepreneuriat et à une envolée des défaillances d'entreprises, la situation fut tout autre en 2020. La France a enregistré une hausse de 2,1% du nombre d’immatriculations en métropole par rapport à 2019, selon les chiffres de la 3ème édition du Bilan national des entreprises réalisé par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce.

Parmi les 469 044 nouvelles entreprises immatriculées au registre du commerce et des sociétés au cours de l’année passée, une majorité demeure dirigée par des hommes. Ainsi, seulement 19,4% d’entre elles sont dirigées exclusivement par des femmes contre 63% par des hommes, une proportion quasiment égale aux résultats de l’année précédente en matière de gouvernance.

Enfin, les femmes se lancent toujours de manière plus tardive dans l’aventure entrepreneuriale, avec une moyenne d’âge à 43 ans, contre 42 pour les hommes. Ces constats sont par ailleurs proches de ceux obtenus en 2019, avec 41,4 ans pour les femmes et 40,7 pour les hommes.

SCI, SARL, SAS… des représentations féminines contrastées selon les statuts juridiques d’entreprises

La part de femmes à la tête d’entreprises varie en fonction des statuts juridiques des entreprises. Celles-ci sont ainsi plus représentées au sein de sociétés civiles (41%) et plus particulièrement de SCI (40%), suivies par les entreprises individuelles (28%), les SARL (25%) et les SAS (22%). Sur ce point également, les pourcentages sont similaires à ceux observés l’année dernière.

Des variations sectorielles doublées de clivages géographiques

La féminisation du tissu entrepreneurial est plus saillante dans certains secteurs d’activité. Si l'entrepreneuriat des femmes reste particulièrement actif dans les domaines des services personnels et de l’action sociale, l’année 2020 est marquée par un développement particulier de l’industrie de l’habillement et de la fabrication de textiles. A contrario, certains secteurs demeurent largement dirigés par des hommes, à l’exemple des transports, de la fabrication de produits informatiques ou électroniques ou encore du commerce ou de la réparation de véhicules et de motocycles, qui peinent à être attractifs ou accessibles pour les femmes.

À ces contrastes sectoriels s’ajoutent des clivages territoriaux, à la fois en métropole et dans les départements d’Outre-Mer. L'ouest de la France et la Corse concentrent, cette année encore, la plus grande proportion de femmes entrepreneures en métropole, la Bretagne se plaçant toujours en tête de liste. Les DROM s’inscrivent de leur côté dans le top 10 des régions de France où l’entrepreneuriat est le plus féminisé, Mayotte et la Guadeloupe dominant le classement.

Dieudonné Mpouki, président d’Infogreffe, souligne que : « Grâce au travail des greffiers des tribunaux de commerce et à la collecte d’informations fiables et actualisées, directement issues du registre du commerce et des sociétés, Infogreffe constitue une base de données précieuse permettant de prendre le pouls de l’écosystème entrepreneurial. Dans le contexte de cette année particulière marquée par une crise sans précédent, il est plus que jamais nécessaire d’analyser les évolutions de la vie économique française. En cette journée internationale des droits des femmes, mesurer et cartographier la place des femmes dans les entreprises et dans le tissu entrepreneurial est ainsi particulièrement intéressant. Ceci permet en effet de mettre en lumière les évolutions positives, les dynamiques constantes et les progrès qui restent à réaliser pour atteindre l’égalité réelle en matière de création d’entreprises. »