Les directions juridiques au cœur de la transition numérique

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La transition numérique est une question qui préoccupe les directions juridiques. Contrairement aux idées reçues, les directions juridiques ont bien souvent intégré les nouveaux outils du digital.

Lors de son événement consacré à la formation des juristes, Campus AFJE, l’Association Française des Juristes d’entreprise a organisé une table-ronde sur la transition digitale dans les directions juridiques animée par Marc Mossé, Directeur des Affaires publiques et juridiques de Microsoft Europe avec Olivier Chaduteau, Managing and Founding Partner de Day One, Anne Valérie Attias-Assouline, Managing Partner de PwC Société d’Avocats et Bruno Massot, Directeur juridique d’IBM.

Blockchain, Intelligence artificielle, chatbots au service des juristes d’entreprise

Le premier constat fait par les participants est que les entreprises participent pleinement à la transition numérique. Ainsi, Bruno Massot explique que la blockchain est utile pour gérer les gros volumes mais demeure une fonction support. Son utilisation est très ancrée dans les domaines de la compliance et des M&A. « La blockchain est aujourd’hui plus en support de l’activité juridique que dans la transformation de la fonction juridique » ajoute le directeur juridique d’IBM. 

En ce qui concerne, l’intelligence artificielle (IA), Bruno Massot distingue quatre niveaux d’IA :
- 1er niveau : rendre plus opérationnels les outils de recherche
- 2ème niveau : outil d’analyse d’un corpus documentaire (ex : ROSS), d’un gros volume de données comme le fait la justice prédictive
- 3ème niveau : chatbots (agents conversationnels) : il cite l’exemple d’Orange qui travaille sur la réalisation d’un chatbot qui pourrait proposer des informations contextuelles sur la situation qui amène la problématique juridique et qui pourrait ainsi faciliter le travail du juriste qui serait alors concentré sur la question juridique.
- 4ème niveau : c’est celui qui permet l’analyse des flux des e-mails, le tri des mails et prépare une réponse au client.

La transition digitale n’est pas qu’une transformation technologique

Pour Olivier Chaduteau, la transformation digitale n’est pas qu’un problème d’outils. Il y a trois aspects à intégrer : la valeur, la technologie et le collaboratif (VTC). S’agissant de la valeur, il faut se concentrer sur ce qui apporte de la valeur et se demander quelle est la valeur ajoutée du juriste. En ce qui concerne l’aspect collaboratif, il faut insiste sur la nécessité de casser les silos. « Aujourd’hui, il faut être transverse. Le juriste c'est la personne la plus transversale de l'entreprise, il est en interaction avec tout le monde ! », fait remarquer Olivier Chaduteau

Une volonté de l’entreprise pour opérer la transition numérique

En outre, il faut également une culture globale de l’entreprise, « une vraie volonté marquée de l’entreprise pour opérer la transition numérique » ajoute Anne-Valérie Assouline. C’est en définissant le positionnement de l’entreprise afin de déterminer les compétences dont l’entreprise a besoin en interne. Il faut ainsi intégrer des ingénieurs, des data scientists et apprendre à travailler avec eux.
Il y a donc un effort de formation à faire pour les juristes notamment en développant  « les soft skills, des qualités que le digital ne remplacera pas. L’esprit critique face à la solution d’une machine, c’est essentiel » affirme Bruno Massot.
Le juriste a donc sa carte à jouer avec le numérique. « Si on appréhende bien le digital, le juriste aura un des rôles les plus importants dans l’entreprise », conclut Marc Mossé.


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