Comment les étudiants en droit vivent-ils la crise ?

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La crise de la COVID-19 a impacté tous les corps de métiers. Mais les grands oubliés de cette crise sont les étudiants. Au point où un hashtag a été créé sur les réseaux sociaux: #Etudiantsfantômes pour dénoncer une détresse morale existante. Qu'en est-il pour les étudiants en droit ? Comment vivent-ils cette crise sanitaire ? Léa (faculté de Paris-Saclay), Mia (faculté d'Aix-en-Provence) ainsi qu'une étudiante de la Faculté de Nantes partagent leur réalité.

La crise sanitaire de la COVID-19 impose désormais à tous une nouvelle façon de travailler, mais aussi de vivre. Pour Mia, étudiante à la faculté d'Aix-en-Provence, «le distanciel n'a rien facilité. J'ai passé le deuxième confinement chez ma meilleure amie, dans sa famille, pour ne pas être toute seule. Malgré tout ça, je me suis accrochée, je pense avoir validé mon premier semestre, je n'ai rien lâché. Pour le second semestre, le distanciel je suis un peu plus préparée mais ça ne m'enchante pas. »

Un quotidien bouleversé mais des exigences plus élevées

Chaque faculté a essayé de s'adapter au mieux à la situation. Pourtant, concernant les examens, les attentes sont les mêmes, voire plus importantes.
Léa, étudiante à la faculté de Paris-Saclay, explique que
« comme tout le monde, je pense que c'est assez difficile, les profs nous ont donné une charge de travail assez conséquente, en plus d'être vraiment exigeants avec nous sur notre travail. Ce n'est donc vraiment pas évident. Concernant la valorisation du diplôme, c'est l'inquiétude totale parce que les cabinets d'avocats nous demandent d'être surdiplômés. Par exemple sur LinkedIn, ils ont besoin pour la plupart d'un LLM / diplôme d'école de commerce en plus de stages déjà réalisés et d'une expérience professionnelle (…) »

L'instauration de dispositifs psychologiques et financiers

Être étudiant, c'est parfois devoir subvenir seul à ses besoins. Or avec la crise, beaucoup d'étudiants se sont retrouvés au chômage partiel, ne pouvant ainsi plus vivre décemment et assurer leurs études en parallèle.

« Il me semble, après je n'ai pas encore beaucoup regardé, mais notre fac nous a envoyé un mail avec des sites et un numéro pour contacter des services en ce sens. Et le CROUS a mis en place le Resto U à 1euro pour les non-boursiers (ce qui est cool, mais personne ne se rend à la fac en cette période) », explique Léa.

Afin de remédier à cette précarité, Mia, étudiante à la faculté d'Aix-en-Provence, explique qu '« il y a le fond d'aide exceptionnel des étudiants, nous pouvons nous adresser aux assistantes sociales du CROUS qui nous délivrent une aide ponctuelle de 200 euros. J'ai eu recours à ce dispositif pendant le deuxième confinement au mois de novembre. Je sais qu'une aide psychologique a été mise en place par la fac, il y a des psychologues à notre écoute etc. L'aide financière, je ne crois pas que cela existe, à l'aide que le gouvernement avait proposé en novembre . Mais à part l'aide psychologique, oui tout a été mis en place dans notre faculté ».

Les moyens instaurés pour apporter un soutien aux étudiants varient selon les universités. Une étudiante de la faculté de Nantes ajoute qu'ils reçoivent « des mails de la part de l'administration qui informe sur les infirmiers ou psychologues pour les étudiants en dépression sociale surtout. On en a aussi discuté pendant un cours. Le professeur nous a conseillé de se parler entre nous. Une camarade a témoigné en postant un message sur le groupe Facebook de la promo. Je pense que ces efforts restent tout de même à prendre plus au sérieux puisque les personnes véritablement affectées par la solitude et la dépression sociale vont être celles qui ont du mal à prendre l'initiative de se manifester auprès des associations et demander de l'aide ».

Des cours à distance mais des examens en présentiel

Pour la majorité des étudiants, les cours se sont déroulés à distance n’ayant eu que la première moitié du mois de septembre 2020 en présentiel. De ce fait, certaines universités ont fait passer les partiels à distance ou via le système de contrôle continu. D’autres, ont choisi de faire venir les étudiants sous des mesures renforcées. Pour Léa, les partiels étaient « en présentiel avec des mesures « renforcées » : nous avons a dû mettre nos manteaux et nos sacs dans un sac poubelle dont je n’ai pas trop vu l’utilité parce que nous étions entassés dans les amphis. On a passé nos galops en distanciel mais on sentait que les professeurs avaient fait des sujets plus corsés que d’habitude car ils se doutent que les élèves ont leurs cours à disposition chez eux ! Donc c’est un peu défavorable pour nous ».

Une crise sanitaire où les dispositifs sont propres aux différentes universités, des étudiants qui essaient de maintenir un cap malgré une incertitude quotidienne.

Emma Valet