Alain Sauty de Chalon, Associé, Baker & McKenzie

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Alain SautydeChalonLe Monde du Droit a rencontré Alain Sauty de Chalon qui vient d'être coopté associé de Baker & McKenzie.

Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation ?

Baker & McKenzie est un cabinet "full service" qui propose à ses clients toutes les pratiques du droit des affaires dans un souci d'excellence. Nous avons donc l'objectif permanent de renforcer nos expertises pour être les meilleurs. C'est le cas du département fusions & acquisitions dont je fais partie depuis 2000. Ma cooptation au rang d'associé aux côtés de Marie-Françoise Bréchignac répond au besoin d'étoffer l'équipe « Global reorganisations ». En effet, au cours des derniers mois, nous avons eu à traiter un nombre croissant de dossiers de restructuring.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Après une double formation universitaire en droit et à Sciences-Po, des expériences à l'étranger au Cameroun et en Angleterre, j'ai commencé à travailler en cabinet dans le domaine du droit des sociétés puis en private equity. En 2000, j'ai rejoint l'équipe fusions-acquisitions de Baker & McKenzie. Depuis cette date, j'ai travaillé tant sur des opérations d'acquisition ou de cession que sur des réorganisations ou des partenariats.

Quels sont vos domaines de compétences ?

J'assiste nos clients dans leurs réorganisations, leurs partenariats stratégiques, leurs acquisitions ou cessions et plus généralement toutes les questions relatives au droit des sociétés et à la gouvernance.

Je conseille également des sociétés en difficulté financière ou en redressement judiciaire. Dans ce cadre, ma mission consiste soit à accompagner l'entreprise qui souhaite restructurer une activité en difficulté ou s'en séparer, soit à assister un acquéreur intéressé par le rachat d'une entreprise en difficulté. Sur ces dossiers, il m'arrive de faire appel à nos équipes spécialisées en contentieux et finance du bureau de Paris mais également de solliciter nos équipes internationales si le dossier couvre des juridictions autres que la France.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Je retiens en premier lieu une disposition de la loi relative à la sécurisation de l'emploi du 14 juin 2013 qui est passée relativement inaperçue et qui oblige toute entreprise qui envisage un projet de licenciement collectif ayant pour conséquence la fermeture d'un établissement, à rechercher un repreneur pour le site concerné. Cette nouvelle obligation s'impose quelque soit l'activité du site et même si celle-ci est manifestement non viable au plan économique. Elle vient s'ajouter aux multiples contraintes qui s'imposent aux entreprises en France pour l'adaptation de leur outil de production. Par ailleurs, elle pourrait être encore renforcée prochainement puisqu'un projet de loi dit « projet de loi Florange », en cours d'examen par les commissions de l'Assemblée Nationale, propose –à défaut de pouvoir imposer une vente- d'imposer des sanctions en cas de refus de vente d'un site rentable. Il est certain que de telles mesures pourraient être de nature à freiner encore plus l'investissement en France alors même qu'il est douteux qu'elles puissent sauver des emplois.

Je note également une évolution importante en droit des sociétés, elle aussi issue de la loi du 14 juin 2013. Il s'agit du renforcement de la représentation des salariés aux conseils des entreprises qui emploient plus de 5.000 salariés en France ou 10.000 en France et à l'étranger, dans lesquelles seront désormais obligatoirement désignés un ou deux administrateurs représentant les salariés (deux s'il y a plus de douze administrateurs et un dans les autres cas). Ce dispositif vient imposer une représentation minimum des salariés dans des cas où elle pouvait être jusqu'à présent facultative.

Qui conseillez-vous ?

Je conseille des grands groupes ou des grosses PME, d'origine française ou étrangère. S'agissant des groupes français, je les accompagne tant dans leurs projets en France que dans leurs projets à l'étranger avec le soutien de notre réseau qui compte 74 bureaux dans 46 pays. Cette capacité d'accompagnement est particulièrement appréciée par les clients qui disposent déjà d'une forte présence internationale ou qui s'y développent.

Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

Mon principal objectif est de contribuer à la croissance et à la reconnaissance par le marché de notre groupe fusions & acquisitions et notamment de notre pratique "Global Reorganisations". A Paris, Baker & McKenzie dispose d'une équipe fusions & acquisitions très complémentaire qui rassemble sept associés et une trentaine de collaborateurs avec des compétences variées dans le domaine boursier, en private equity, en reorganisation et en transactionnel classique (joint venture dans le secteur industriel). Nous faisons également appel à nos équipes fiscales et concurrence dont les expertises sont très réputées sur le marché.

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER