Ombeline Ancelin, Associée, Simmons & Simmons

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ombeline ancelin

Le Monde du Droit a interrogé Ombeline Ancelin qui vient de rejoindre Simmons & Simmons en tant qu'associée.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Simmons & Simmons ?

Simmons & Simmons m'a offert une très bonne opportunité de continuer à développer ma pratique du droit de la concurrence tout en bénéficiant d'une très belle clientèle notamment dans des secteurs dans lesquels j'avais décidé de m'investir plus particulièrement au cours des dernières années à savoir le Life Science, TMT, Energie et l'Agroalimentaire.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Après avoir été collaboratrice à la Délégation des Barreaux de France à Bruxelles, j'ai rejoint le Cabinet Lovells en 2001 afin de participer au développement d'une équipe de droit de la concurrence. J'y ai connu deux fusions, une avec le Cabinet Siméon et Associés tout d'abord et une autre avec le Cabinet Hogan & Hartson en 2010.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Plusieurs personnes et parcours ont influencé ma carrière jusqu'à aujourd'hui. Mon Professeur d'université en droit de la concurrence m'a transmis sa passion du droit de la concurrence. La conciliation entre vie de famille et carrière professionnelle qu'ont réussie plusieurs femmes associées ou juristes d'entreprise que je côtoie m'inspire aussi beaucoup. Enfin, la belle réussite de certains de mes confrères est également motivante.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Toutes les « premières » sont valorisantes et satisfaisantes, qu'il s'agisse de la première plaidoirie devant une juridiction ou devant l'Autorité de la concurrence, du premier dossier de tel ou tel type. J'espère avoir encore de nombreuses occasions de me constituer des « meilleurs souvenirs ».

Quels sont vos domaines de compétences ?

Mon activité couvre l'ensemble du droit de la concurrence qu'il s'agisse des pratiques anticoncurrentielles ou du droit des concentrations (français et européen). J'interviens aussi en matière de transparence tarifaire et de pratiques restrictives de concurrence. J'accompagne ainsi régulièrement les entreprises dans la conduite de leurs négociations commerciales (Convention unique annuelle par exemple) et les conseille sur tous les aspects de leur politique commerciale pouvant avoir un effet sur la concurrence.

Mon activité inclut également le droit de la distribution, le droit de la consommation et le droit européen général.

Dans tous ces domaines, mon activité se répartit équitablement entre le conseil et le contentieux outre les formations des employés sur la conformité à tout ce corpus de règles.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Les actualités récentes marquantes sont nombreuses car les autorités de concurrence sont très actives. J'en retiens trois. Tout d'abord la publication par la Commission d'un ensemble de textes visant à encourager les recours collectifs en Europe et notamment le développement des actions civiles en dommages et intérêts pour infraction aux règles du droit de la concurrence. Ces textes font écho au projet de loi sur la consommation actuellement débattu en France et qui introduit une action de groupe pour les consommateurs pour infractions au droit de la consommation et au droit de la concurrence. Ensuite, la consultation de la Commission européenne sur la réglementation applicable aux concentrations et les propositions concernant l'acquisition de participations minoritaires alors que jusqu'à aujourd'hui seule l'acquisition d'un contrôle sur une entreprise est qualifiée de concentration.

Enfin, une décision attendue et majeure pour les secteurs innovants : la première condamnation en Europe d'un laboratoire pharmaceutique et de plusieurs laboratoires génériques pour avoir conclu une transaction qui aurait mis fin à un litige sur les brevets en contrepartie du renoncement des entreprises génériques à pénétrer le marché immédiatement après l'expiration du brevet principal.

Qui conseillez-vous ?

Nous conseillons aussi bien des entreprises nationales de petite, moyenne ou grande taille mais également des groupes étrangers ayant des intérêts économiques en France. Nous avons, numériquement, beaucoup de clients dans les secteurs forts du cabinet à savoir le droit de la santé au sens large, l'énergie et les Télécoms / médias / nouvelles technologies. Je me suis aussi fortement impliquée sur les problématiques de concurrence dans le secteur alimentaire.

Quels sont vos objectifs pour ce cabinet ?

Mes objectifs s'inscrivent dans ceux du Cabinet Simmons & Simmons. A ce titre, je m'inscris dans une double perspective.

Tout d'abord, enrichir l'offre du Cabinet à Paris en permettant à mes associés de mieux servir leurs clients. Depuis quelques années, le droit de la concurrence est devenu incontournable pour toutes les entreprises qui ont pris conscience des risques liés au non-respect du droit de la concurrence. L'activité intense des autorités de concurrence dans certains secteurs clés du Cabinet comme la Finance ou les Sciences de la Vie rendait évident le besoin d'une équipe structurée et chevronnée en droit de la concurrence pour accompagner ces clients.

Ensuite, au sein de la pratique Concurrence du Cabinet, mon ambition est de collaborer très étroitement avec mes collègues afin de faire bénéficier nos clients de nos expériences mutuelles dans des juridictions voisines qui pratiquent un droit de la concurrence largement harmonisé. Nous souhaitons notamment nous positionner comme des experts incontestés en matière d'actions en dommages et intérêts en Europe résultant d'infractions au droit de la concurrence.

 

Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER