Frédéric Chhum et Virginie Ribeiro : « Nous entendons être des lanceurs d’alerte si nous découvrons un conflit d’intérêts ou du favoritisme à l’ordre des avocats »

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Interview de Frédéric CHHUM  et de Virginie RIBEIRO, candidats à l’élection au conseil de l'Ordre des avocats de Paris. 14 nouveaux membres du conseil de l’Ordre pour un mandat de 2019 à 2021, par binômes paritaires, une femme, un homme seront élus à l'issue des élections des 4 et 6 décembre 2018.

Pourquoi vous présentez-vous ?

Frédéric CHHUM : Je suis avocat en droit du travail et droit pénal du travail (harcèlement, discrimination). Nous sommes un cabinet de 5 avocats. J’ai 4 avocates collaboratrices. Je défends des salariés, intermittents du spectacle, journalistes, pigistes, cadres, cadres dirigeants. J’ai un bureau secondaire à Nantes avec une avocate dédiée Maître Camille COLOMBO. Mon engagement vient de la décision du CNB de supprimer la blogosphère en 2014. J’ai organisé une manifestation devant le Palais de justice pour faire plier le CNB contre cette décision inique à l’heure du barreau 3.0 et nous avons réussi.

Virginie RIBEIRO : Je suis avocate en droit du travail et droit pénal du travail. J’exerce en individuel depuis 4 ans. Je suis mariée et j’ai 2 jeunes enfants. Je veux défendre les avocats collaborateurs et les petites structures ainsi que promouvoir la démocratie et la transparence ordinale. Nous sommes investis par le MAC (Manifeste des Avocats Collaborateurs - www.notremanifeste.com).

Quels sont les principaux axes de votre programme ?

Frédéric CHHUM : Les 2 axes de notre campagne sont notamment la défense des avocats collaborateurs ainsi que la transparence et la démocratie ordinale. Il y a du boulot !

Pour les 12.000 collaborateurs qui sont la force vive du barreau, nous souhaiterions mettre en place, une assurance perte de collaboration, souscrite par l’ordre, pour tous les collaborateurs, sans augmentation des cotisations ordinales.

Nous voulons aussi créer une hotline d’aide aux collaborateurs ouverte tous les matins. Celle-ci est destinée à répondre à toutes les inquiétudes et questions des avocats collaborateurs.

Nous souhaitons aussi intensifier la lutte contre les comportements sexistes et le harcèlement moral ou sexuel au sein des cabinets.

Enfin, il faut aussi promouvoir la parité Femme/Homme et la diversité au Barreau ;

Virginie RIBEIRO : Pour la transparence ordinale, nous souhaiterions soumettre à appel d’offres toutes les dépenses de communication de l’ordre des avocats, le bâtonnier devant proscrire tout favoritisme des agences avec qui il/elle a travaillé pendant la campagne au bâtonnat.

Nous voulons aussi mettre en œuvre une vraie transparence quant aux avocats « missionnés ».

Enfin, il faut rétablir la captation vidéo des séances du conseil de l’ordre et rendre accessible les délibérations de l’ordre.

Quels sont les dysfonctionnements à l'Ordre ? Que proposez-vous comme solution(s) ?

Frédéric CHHUM : A titre d’exemple, le budget de communication de l’ordre est de plusieurs centaines de milliers d’euros est confié par le bâtonnier aux agences avec lesquelles il/elle a travaillé pendant sa campagne au bâtonnat.

C’est vrai pour tous les Bâtonniers successifs.

On fonctionne toujours au copinage, c’est moyenâgeux.

Il devrait y avoir systématiquement des appels d’offres à l’ordre des avocats pour les budgets de communication au-delà de 5000 euros.

Qu'avez-vous de plus que les autres candidats ?

Frédéric CHHUM : Nous n’appartenons pas aux syndicats institutionnels. Au MAC, nous sommes indépendants !
Nous entendons être des lanceurs d’alerte si nous découvrons un conflit d’intérêts ou du favoritisme à l’ordre des avocats.
Les confrères exigent la transparence ordinale et la fin du favoritisme.
Si nous sommes élus, nous serons vigilants et nous ne serons pas les godillots de la Bâtonnière. Osez le MAC !

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)